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Mischa Piraud

Au-delà du bassin des enfants, la stabilisation bienvenue d’un champ critique


A proposito di Christian Laval, Luca Paltrinieri & Ferhat Taylan (dir.), Marx & Foucault. Lectures, usages, confrontations, La Découverte, Paris 2015 (300 p.)


Un passage de Les mots et les choses (1966) a durablement marqué un espace d’entrecroisement, un champ politique de conjonction, des corpus de Karl Marx et de Michel Foucault. À propos de la dissociation entre le réel et ce qui le sous-tend, ou plus précisément entre le réel du discours de Marx et le réseau archéologique qui lui permet d’exister, Foucault soutient que « le marxisme est dans la pensée du XIXe siècle comme poisson dans l’eau : c’est-à-dire que partout ailleurs il cesse de respirer »[1]. De ce réseau archéologique, tissé de rapports différentiels entre des éléments comme l’histoire, la finitude de l’homme, etc., découlent des singularités. Il faut lire ici : des idées réelles. Le réel, ici, c’est la pensée réelle. La matière première, pour Foucault, ce ne sont plus les échanges comme chez Marx, mais la pensée. Or, selon Foucault, appliquée à l’économie du XIXe et aux débats cinglants entre économie bourgeoise et économie révolutionnaire, cette pensée a « beau émouvoir quelques vagues et dessiner des rides à la surface : ce ne sont tempêtes qu’au bassin des enfants »[2]. Ici, la distinction entre Marx et Ricardo est réduite à un « système d’options », d’alternatives, fondées sur les mêmes coordonnées archéologiques[3]. On sait qu’après cet ouvrage de 1966, le structuralisme de Foucault s’efface « comme un visage de sable », et que cette disparition sera l’occasion d’un retour en force de Marx dans le corpus foucaldien. Au-delà du « bassin des enfants », les deux corpus, les deux auteurs, l’un lecteur de l’autre et l’un contre l’autre, « nous aident à comprendre notre temps » – avec ou sans tempête. Si cette formule célèbre suffit souvent à les renvoyer dos à dos, le raccourci est regrettable et dissimule un « dialogue ininterrompu » entre Marx et Foucault.


Un champ politique de conjonction

Les auteur-e-s de l’ouvrage collectif Marx & Foucault, dirigé par Christian Laval, Luca Paltrinieri et Ferhat Taylan, abordent à nouveaux frais et nous invitent à questionner cet espace, ainsi que « notre dialogue avec les travaux de Marx et de Foucault, nous qui les lisons l’un et l’autre, l’un avec l’autre, l’un contre l’autre. Il nous fallait tenir compte du fait que notre propre rapport au travail de Foucault a changé notre lecture de Marx, que nous nous sommes mis à lire Marx depuis Foucault » (p. 7). L’ouvrage réussit brillamment le pari du travail collectif. Faisant suite à un colloque tenu en décembre 2014 à l’Université Paris Ouest Nanterre, l’ouvrage applique en somme Foucault à lui-même, en faisant travailler Foucault à même les textes de Foucault ; reprenant, après le structuralisme, ce qui de Marx circule, prolifère et travaille Foucault de l’intérieur. C’est suivre Foucault aussi que de refuser les assignations théoriques strictes et prendre au sérieux la manière qu’a son fameux « visage de sable » de se dérober aux « morales d’état civil »[4]. Le parti pris consiste ici à ne pas confiner l’esperluette du titre à une simple opposition, faisant de Foucault le défenseur des luttes minoritaires contre une lecture marxiste en termes de lutte des classes[5]. Éviter, aussi, une version de l’esperluette comme addition excluante, niant toute congruence possible entre les deux auteurs et faisant du supposé néolibéralisme de Foucault une téléologie de son travail théorique. Ici, plutôt que ces deux écueils, on se place sous les auspices des travaux désormais classiques de Barry Smart, Étienne Balibar, Thomas Lemke et Roberto Nigro, mais aussi de Pierre Macherey et Jacques Bidet[6], qui ont ouvert des chemins vers une lecture plus fine des liens complexes entre Marx et Foucault. Étienne Balibar, en début d’ouvrage, propose un outil précieux, que l’on emploiera ici, offrant une clé de lecture efficace pour les différents travaux. Il pose d’emblée plusieurs interprétations possibles de l’esperluette du titre, du « et » de Marx & Foucault : la plus évidente est l’articulation. Opposée à cette articulation, la disjonction est intéressante surtout s’il existe une grande proximité entre deux corpus. Par ailleurs, plus usitée en histoire de la philosophie, la subsomption, d’un auteur sous un autre, rabat un corpus sur l’autre. Enfin, une « subsomption réciproque » rabat deux corpus sur un tiers, en convoquant par exemple Kant, Hegel ou Deleuze pour penser la commune condition des deux corpus. Dans cet ouvrage, plusieurs rapprochements fonctionnent par le truchement de tiers inclus : certains plus attendus (Sartre, Habermas, Nietzsche), d’autres bien moins, comme Lukács, Andler, Burckhardt, Baudelaire, Netchaïev, Dostoïevski, Simondon, Thompson, Weber, Malthus et l’École de Francfort.

L’ensemble de ces travaux est d’une véritable cohérence et frappe par son caractère opérant. Les concepts et les corpus sont réellement mis en mouvement. On relit Marx et Foucault avec Marx et avec Foucault. En cela est fait honneur à l’un et l’autre ; les concepts bougent, déplacent des lignes de la philosophie, agissent. « Les philosophes ont seulement interprété le monde de diverses manières, ce qui compte, c’est de le transformer »[7]. Si le commentaire est pointu et se fait souvent érudit, on ne lit pas un travail d’exégèse à proprement parler, on ne contemple pas, pas plus que l’on n’assiste à une joute pour la meilleure ou la bonne interprétation de l’un ou de l’autre corpus. Malgré les divergences – dont le relevé se traduirait, au mieux, en une cartographie de la pensée critique contemporaine –, la structure en quatre parties est remarquablement tenue.

Les six contributions de la partie d’ouverture de l’ouvrage, « Foucault, lecteur de Marx », signées par Ferhat Taylan, Christian Laval, Sandro Chignola, Rudy M. Leonelli, Roberto Nigro et Étienne Balibar, donnent quelques clés pour lire la suite de l’ouvrage. Chacune d’entre elles expose des points d’une « histoire “plus profonde” du capitalisme », et explore la manière dont Foucault « cite Marx sans le dire » et s’inscrit dans son « horizon ». La question de la production, et en particulier de la « productivité du pouvoir », y est centrale, en particulier la question du pouvoir comme production de subjectivités. On voit, notamment dans le texte de Christian Laval, comment la production de soi chez Foucault fait résonner la fameuse « production de l’homme par l’homme » du Marx des Manuscrits de 1844. Réinscrite dans cet horizon, on voit mieux comment cette production est éminemment collective et trouve un aboutissement fécond dans la notion foucaldienne de subjectivation, coupant ainsi court aux interprétations magiques d’une autoproduction de soi. Cette notion de production – marxienne – s’avère donc cruciale pour penser la subjectivation, notamment en ce qu’elle est travaillée par du « non-juridique » et du « non-économique », comme l’exprime, pour Sandro Chignola, la formule « Lebendliche Leiblichkeit ». Celle-ci renvoie au corps comme Leib plutôt que comme Körper (p. 51), à la manière dont – après Marx – Foucault peut inverser la conception platonicienne du corps, et à sa vision de la pénalité, de la transformation des corps, de la multitude, en force de travail : le corps n’est plus prison de l’âme, mais l’âme prison du corps. Plus précisément, selon Rudy M. Leonelli, si Marx travaille Foucault du dedans, Foucault travaille les concepts marxiens – de discipline, de contrôle, de surveillance, de résistance et, bien entendu, de production – ; il travaille le concept en un sens canguilhemien, au sens d’en « faire varier l’extension et la compréhension, le généraliser par l’incorporation de traits d’exception, l’exporter hors de sa région d’origine, le prendre comme modèle ou inversement lui chercher un modèle, bref, lui conférer progressivement, par des transformations réglées, la fonction d’une forme » (p. 70). L’âme devient prison du corps grâce à une bellicosité nietzschéenne : le retournement s’opère d’abord dans la notion de guerre civile, puis dans celle de gouvernement, qui permettent de décrire la « solidité des relations de pouvoir ». Le pouvoir ne fonctionne pas uniquement dans une domination instituée, mais bien au contraire dans une continuité du plus intime au plus public.

Le texte d’Étienne Balibar clôt la première partie et ouvre à la suivante, « Foucault et les marxismes ». Cette deuxième partie – regroupant les textes de Jean-François Bert, Hervé Oulc’hen, Julien Pallotta, Manlio Iofrida et Judith Revel – développe notamment la relation ambiguë de Foucault à Althusser évoquée par Étienne Balibar. Partant, on explore la relation complexe que Foucault entretient avec les marxismes et ses « mariages » successifs avec la phénoménologie, entre 1945 et 1955, et avec le structuralisme, à partir de 1955. Malgré l’opposition de Foucault aux marxismes « sommaires », « mous » et surtout aux « marxistes humanistes » – on lit ici : le marxisme de Sartre[8] – Hervé Oulc’hen rassemble Foucault et Sartre à l’aune du 18 Brumaire, l’un comme l’autre rejouant cette idée selon laquelle l’homme produit une histoire qui le dépasse. Mais plus que sa relation à Sartre, comme le soutient Julien Pallotta, c’est le positionnement permanent de Foucault sur les trois plans du modèle althussérien qui fonctionne comme pierre d’achoppement[9]. Cette critique, selon Manlio Iofrida, s’ancre dans la lignée du « nietzschéisme socialiste » de Charles Andler. Si les accusations portées contre le structuralisme et contre Foucault, notamment par Sartre, de nous « voler l’histoire » sont connues[10], on voit mieux comment cet historicisme auquel Foucault s’oppose (« partir de l’universel et le confronter à l’histoire ») est ici pensé comme l’exact contraire de l’historicisation entendue comme choix de méthode – « écrire l’histoire à partir de la capacité de celle-ci à produire des objets, des concepts, des espaces de distribution des savoirs, des pratiques, des systèmes de hiérarchisation, des critères d’évaluation – en somme : des représentations du monde, et bien entendu aussi des sujets situés dans le monde » (p. 165). Une distinction cruciale qui résonne avec le rapprochement que propose Diogo Sardinha entre un nominalisme et un anti-historicisme (p. 250).

Cette conjonction d’une expérience de Marx et de Foucault évoque bien entendu une tradition « italienne » : l’ouverture de la troisième partie de l’ouvrage, par Antonio Negri, opère une subsomption réciproque de Foucault et de Marx sous forme quasi-autobiographique et décrit ce qui, dans les deux corpus, pousse Antonio Negri lui-même, et Michael Hardt avec lui, à une ontologie (pragmatique) du présent. Les contributions de Pierre Dardot, Emmanuel Renault, Laurent Jeanpierre, Guillaume Sibertin-Blanc et Diogo Sardinha, qui constituent cette partie, « Lire Marx après Foucault », traitent en détail la question de la praxis et de la domination. Une praxis que Pierre Dardot réinscrit dans son horizon aristotélicien[11] et met en tension avec la « multiplication des pratiques » qu’opère Foucault – une multiplication des pratiques et des pouvoirs qui, toutefois, s’articulent politiquement. Emmanuel Renault résume bien l’enjeu de cette lecture de Marx après Foucault : « Foucault a sans doute sous-estimé le caractère différencié et historicisé des analyses marxiennes de la domination, mais cela, il aurait été difficile de le percevoir avant d’avoir lu Foucault » (p. 212).

Laurent Jeanpierre clôt la partie précédente et amorce la conclusion de l’ouvrage, « Marx avec Foucault : actualités, luttes, critiques », soit l’ouverture sur le monde, et le champ de bataille que balise cette conjonction de Marx et de Foucault. On voit d’abord comment les mobilités différentielles des choses et des personnes sont constitutives du mode de production, puis l’on comprend, avec Guillaume Sibertin-Blanc, comment le travail de Foucault sur les physiocrates permet de saisir les liens étroits entre mobilité et production. Cette dernière partie, regroupant des textes de Federica Giardini, Pierre Sauvêtre, Jacques Bidet, Stéphane Haber, Massimiliano Nicoli et Luca Paltrinieri, dévoile l’efficacité politique de cet espace critique ouvert par la conjonction des corpus de Marx et de Foucault. Ce sont les cas précis des luttes en cours : blocages, ralentissements, refus du travail, gratuité des transports, mise à l’écart des métropoles, hacking, défense des migrants « sans-papiers », critique des politiques migratoires restrictives, qui concluent cet ensemble (p. 227).


Perspectives

Comme on l’a vu, on dépasse ici les oppositions entre lectures marxistes en termes de lutte des classes et lectures foucaldiennes d’un pouvoir productif à deux faces. En montrant comment le pouvoir, entendu comme force, s’exerce en ses points d’applications, Foucault donne à voir ce que décrivait Marx (l’usine comme un dispositif) par l’extension qu’il opère du champ de la production. Autrement dit, relire Marx et Foucault, c’est étendre – comme l’avaient aussi fait Henri Lefebvre et surtout Félix Guattari et Gilles Deleuze – la notion de production à celle de la vie. C’est donc pour combattre certaines « orthodoxies » que ce livre est précieux, celles qui font de Marx et de Foucault les icônes d’une critique dépossédée des concepts dont elle a aujourd’hui tant besoin. Cette lecture croisée, passablement hétérodoxe, offre une bouffée d’air à Foucault comme à Marx, ballotés tous deux entre le trop vulgaire et le trop scolaire. C’est prendre au sérieux Foucault et Marx que de les rapprocher dans ce qui peut être fait aujourd’hui de leurs travaux, tant de manière critique que de manière clinique.

L’ambitieux projet ne consiste pas à mettre bout à bout les deux corpus, c’est-à-dire à les faire travailler thématiquement, à opérer un partage du travail en termes de publics ciblés : les pauvres, chez Karl ! Les déviants, chez Michel ! – ce qui peut arriver parfois. C’est précisément à ce partage des tâches que s’oppose Jacques Bidet dans son Foucault avec Marx. Il semble néanmoins attribuer trop systématiquement cette juxtaposition aux tenant-e-s de l’approche « intersectionnelle » du pouvoir[12]. La référence, tantôt allusive, tantôt explicite à cette disjonction politique des deux corpus est toutefois évasive, malgré un renvoi direct aux travaux d’Elsa Dorlin. À la lecture des travaux des Postcolonial ou des Subaltern Studies, on s’étonne pourtant de cette accusation de partage du travail. Dans des travaux comme ceux de Dipesh Chakrabarty, par exemple, Foucault et Marx ne sont pas juxtaposés politiquement : chez lui, Foucault n’est pas mis bout à bout, juxtaposé à Marx, mais opère plutôt comme une cheville entre Marx et Heidegger. Dans Provincialiser l’Europe, l’abstrait-concret de Marx est déjà trop abstrait, c’est pourquoi Chakrabarty va chercher un vraiment très concret chez Heidegger, qui lui permet de penser les deux niveaux entremêlés de l’histoire productive du capital et de celle, improductive, du quotidien. Et Foucault, dans ce montage, fonctionne comme lien entre les deux « histoires »[13].

On a vu que la production de soi chez Foucault, corroborant la production de l’homme par l’homme du jeune Marx, est éminemment collective, et trouve un aboutissement fécond dans le concept de subjectivation, en ce que celle-ci coupe court aux interprétations magiques d’une autoproduction de soi. On pourrait toutefois se demander si une note du début d’ouvrage (p. 30, note 4), affirmant que « la résistance n’est pas “première” comme l’écrit pourtant Gilles Deleuze », ne coupe pas l’herbe sous le pied à une interprétation croisée de Marx et de Foucault. Deleuze a certainement inauguré ce champ politique de conjonction des « trois moments » de Foucault – y compris de son supposé moment néolibéral, avec une attention particulière donnée aux commentaires de Dreyfus et Rabinow[14]. Deleuze ouvre en effet la voie d’un dépassement fécond dans la lecture de Foucault, il invite à ressaisir les trois moments de son travail (le savoir, le pouvoir et la subjectivation) dans un même mouvement. Ce dépassement, opéré en 1984 et rendu public en 1986, s’avère encore fécond pour comprendre le lien complexe qui relie Foucault et Marx. On peut affirmer sans risque que Deleuze a posé une pierre angulaire de ce champ de conjonction :

C’est comme si, enfin, quelque chose de nouveau surgissait depuis Marx. C’est comme si une complicité autour de l’État se trouvait rompue. Foucault ne se contente pas de dire qu’il faut repenser certaines notions, il ne le dit même pas, il le fait, et propose ainsi de nouvelles coordonnées pour la pratique. À l’arrière-fond gronde une bataille, avec ses tactiques locales, ses stratégies d’ensemble, qui ne procèdent pourtant pas par totalisation, mais par relais, raccordement, convergence, prolongement. Il s’agit bien de la question « Que faire ? »[15].

Le champ depuis n’a cessé d’être le terreau de recherches plus que stimulantes, et cet ouvrage collectif en est un cas exemplaire. Son importance tient avant tout à la stabilisation d’un champ théorique, déjà très actif, mais aussi à la réalité opérante d’un champ de luttes en cours. Federica Giardini subsume les deux corpus sous les luttes qui s’en réclament et propose de suivre le lien constitué par les « usages qui ont été faits des corpus théoriques de chacun d’eux » (p. 261). Si l’on connaît la richesse des deux corpus, cette belle construction d’histoire de la philosophie plaira aux philosophes averti-e-s ainsi qu’aux chercheuses et chercheurs en sciences sociales, et s’avèrera précieuse pour penser ces luttes et enfin pour fourbir quelques armes (critiques).



[1] M. Foucault, Les mots et les choses. Une archéologie des sciences humaines, Gallimard, Paris 1966, p. 274.

[2] Ibidem.

[3] Des coordonnées qui « relèvent de cette articulation intime entre une anthropologie de la finitude et le mouvement global de l’histoire » (Ph. Sabot, Lire « Les mots et les choses » de Michel Foucault, PUF, Paris 2006, p. 81).

[4] M. Foucault, L’archéologie du savoir, Gallimard, Paris 1969.

[5] À savoir, une version soutenue par certains marxismes orthodoxes, comme par certaines tentatives de relire Foucault comme un penseur définitivement néolibéral.

[6] B. Smart, Foucault, Marxism and Critique, Routledge, London 2010 ; É. Balibar, « Foucault et Marx. La question du nominalisme », dans Michel Foucault philosophe. Rencontre internationale, Paris 9, 10, 11 janvier 1988, Seuil, Paris 1989, p. 54-76 ; Th. Lemke, « “Marx sans guillemets” : Foucault, la gouvernementalité et la critique du néolibéralisme », Actuel Marx, n° 36 (2004), p. 13-26 ; R. Nigro, « Foucault lecteur et critique de Marx », dans J. Bidet et E. Kouvélakis (dir.), Dictionnaire Marx contemporain, PUF, Paris 2001, p. 433-446 (http://www.uninomade.org/foucault-lecteur-et-critique-de-marx/) ; P. Macherey, Le sujet des normes, Éditions Amsterdam, Paris 2014 ; J. Bidet, Foucault avec Marx, La fabrique éditions, Paris 2014.

[7] P. Macherey, Marx 1845. Les « Thèses » sur Feuerbach. Traduction et commentaire, Éditions Amsterdam, Paris 2008, p. 15.

[8] Pour une analyse efficace du rôle complexe que joue Sartre, notamment dans Les mots et les choses, voir Ph. Sabot, Lire « Les mots et les choses » de Michel Foucault, cit., p. 84.

[9] Julien Pallotta repère, comme points d’oppositions : « la distinction entre forces productives et rapports de production n’est pas une distinction réelle » (p. 132) ; « l’insuffisance de l’analyse althussérienne de la reproduction matérielle de la force de travail par le salaire, et ce qu’elle révèle » (p. 133) ; et surtout que les « mécanismes de pouvoir sont plus profonds que les appareils d’État », et donc que la destruction ces derniers ne ferait pas disparaître les premiers.

[10] Voir F. Dosse, Histoire du structuralisme. Tome 1. Le champ du signe, 1945-1966, La Découverte, Paris 1992.

[11] Il se peut que ces éléments archéologiques négligent le tour de force qu’opère Marx, en regroupant praxis et poiesis en un même terme, et toute production de soi et des choses en un même ensemble pratique.

[12] Voir J. Bidet, Foucault avec Marx, cit.

[13] Voir D. Chakrabarty, Provincialiser l’Europe. La pensée postcoloniale et la différence historique, Éditions Amserdam, Paris 2009.

[14] H.L. Dreyfus et P. Rabinow, Michel Foucault. Beyond Structuralism and Hermeneutics, The University of Chicago Press, Chicago 1982.

[15] G. Deleuze, Foucault, Éditions de Minuit, Paris 1986, p. 38.

 

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